Le printemps des amphibiens

 

Les amphibiens sont des hôtes invisibles de nos campagnes. Ils ne sont toutefois pas inaudibles ! En effet, dès le mois de mars, parfois même avant, les jours mais surtout les nuits se remplissent de coassements puissants et bruyants ! Quoi de plus normal, c’est la saison des amours et certains mâles doivent chanter la sérénade pour séduire une belle grenouille ou une dame crapaud (car oui un crapaud mâle ne se reproduit pas avec une grenouille mais bien avec un crapaud du sexe opposé).

 

Les amphibiens sont divisés en deux grands groupes : les anoures (crapauds et grenouilles) et les urodèles (salamandres et tritons).

Seuls les anoures ont la capacité de faire des vocalises. Les urodèles doivent redoubler d’imagination pour arriver à leur fin. Ils ont recours généralement à des sortes de « danses » durant lesquelles ils agitent notamment leur queue qui sécrète des phéromones. Ils peuvent aussi s’aider de leurs membres ou de leur bouche pour traduire leurs intentions à leur partenaire.

Chaque espèce d’amphibien a une biologie bien précise avec une période de reproduction et des habitats aquatiques préférentiels. Ainsi, nos espèces gersoises se reproduisent de décembre à mai dans des milieux aquatiques différents et variés : étangs, mares, fossés, ornières et flaques (temporaires ou non).

Crapaud calamite (Epidalea calamita) dans un fossé, il se reproduit d'avril à juillet

 

Amplexus de Crapaud épineux (Bufo spinosus) en bord de point d'eau, la période de reproduction est de janvier à mars

 

La reproduction est une période très sensible. Les œufs et les têtards (anoures) ou les larves (urodèles) sont menacés par de très nombreux prédateurs mais aussi par les conditions météorologiques (sécheresse ou gel) qui peuvent réduire en quelques heures les pontes de tout un secteur.

 

L’Homme peut avoir un impact non négligeable sur cette période. L’introduction d’espèces exotiques, le passage d’engins, les travaux de déblais ou les travaux d’entretien dans les milieux aquatiques peuvent avoir des effets néfastes sur le succès de reproduction des amphibiens...

Ornières de tracteur avec présence d'une ponte de Crapaud calamite

 

 

 

La gestion de la végétation, notamment celle des bordures de champs (où se trouvent certaines ornières) et des berges des mares, des étangs ou des fossés, généralement réalisée par broyage, peut avoir lieu en fin d’hiver ou en début de printemps. À cette période, de nombreuses espèces peuvent déjà avoir pondu et certaines ont déjà éclos.

Les pontes sont généralement accrochées par les femelles à la végétation. L’entretien des berges peut donc les détruire directement en les broyant ou les détachant. En effet, une ponte a besoin d’une certaine température pour permettre le développement des embryons. Cette température est déterminée par l’ensoleillement de la mare et la profondeur de la ponte. Une fois détachée, ces conditions peuvent ne plus être réunies et la ponte n’arrive pas à son terme.

Par ailleurs, les jeunes têtards, les larves de tritons ou de salamandres ou même certains adultes se dissimulent ou se nourrissent souvent dans la végétation des berges. Le passage de la tonte ou d’un broyeur peut donc également tuer de nombreux individus dans un milieu qui leur est très favorable.

 

Pour conclure, que vous soyez un particulier ou un agriculteur, pensez à nos petits compagnons bien sympathiques que sont les amphibiens. Même si parfois ils vous paraissent un peu bruyants, ils jouent pourtant des rôles très intéressants pour l’homme en consommant de nombreuses espèces « indésirables » comme les mouches, les moustiques, les limaces, les escargots et bien d’autres invertébrés. Ils sont à leur tour les proies pour de nombreuses autres espèces : mustélidés, oiseaux, reptiles…

Enfin, ils font également partie de notre patrimoine que nous nous devons de préserver et sont des espèces protégées.

Préférez donc entretenir vos points d’eau, vos fossés ou vos flaques à l’automne ou en début d’hiver, de septembre à novembre. En effet, durant cette période, les adultes comme les jeunes sont dans la vase ou ils sont sortis des milieux aquatiques pour gagner leurs quartiers d’hiver où ils passeront la mauvaise saison dans un endroit caché et isolé.

 

Les espèces 13 espèces protégées gersoises :
-Salamandre tachetée
-Triton palmé
-Triton marbré
-Grenouille agile
-Grenouille rousse
-Grenouilles vertes du genre Pelophylax (grenouille rieuse, de Pérez, de Lessona) et kleptons associés

-Crapaud épineux
-Crapaud calamite
-Pélodyte ponctué
-Alyte accoucheur
-Rainette méridionale

 

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